Dour, c'est le festival découverte belge, où on se pointe sans connaître grand monde et où on repart la tête dans un étau plein de souvenirs en poche. Faut dire, Dour est à la pointe du progrès. Dans 6 mois, les groupes qui y seront passés auront éclaté au grand jour, et certains même seront
hype. En attendant, on fait un peu son programme avec une chanson entendue par-ci et un "on m'a dit que ça c'était bien" par-là. L'introduction est faite, je peux commencer. Je ne m'étendrai pas sur les 12 concerts vus pendant la journée, rassure-toi.
Dour festival, vendredi 17 juillet.
Cette annnée, l'édition a sonné éclectique. Parce qu'on a beau dire, mais passer de métal à progressif à experimental, ce n'est pas si évident que ça. L'année passée, l'apéritif s'avérait colossal, à savoir le Brian Jonestown Massacre. Ici, nous jeterons notre dévolu sur un groupe de métal inutile, histoire de se déboucher les oreilles. Après le désormais culte dürum sauce cocktail (ou comment-ne-pas-s'en-foutre-partout-le-tshirt), on enchaîne avec
St. Vincent : beaucoup plus rock que ce je m'imagineais, la donzelle manie la guitare électrique et les pédales d'effet comme une pro, accompagnée d'un super groupe. Distrayant. Voire même à écouter à la maison.
Marnie Stern, trash. J'ai pas l'impression que ses compos auraient collé à la définition qu'on se fait d'une chanson mais c'était pas dégueu. Enfait j'ai vu tellement de trucs bizarres à Dour que ma vision de la musique s'est élargie de quelques cieux. Ensuite,
SEPULTURA. Du métal pur et dur. Une expérience de plus hein, je n'allais pas cracher dessus. On s'était mises devant, on pensait se la jouer pogoteuses qui ont peur de rien mais on ne s'improvise pas métalleuse comme ça, enfait. Dès qu'ils ont débarqué et entammé la première chanson, j'ai su que le pogo ne serait PHYSIQUEMENT pas envisageable.
C'était plutôt baston générale entre mecs torses-nus. L'image du gars qui ressort du "CIRCLE PIT" avec le nez en sang était assez impressionnante. Pareil pour un autre qui rentre dans le mouvement avec une veste à clous, et pieds-nus. Je me suis ramassé le mollet d'un slammeur sur la tête, je me suis fait bousculer une bonne dizaine de fois et je me suis encore ramassé une boots sur l'épaule.
J'ai survécu. Et j'ai un peu kiffé quand même. Ce monde de brutes m'a plutôt absorbée, entendre un pauvre gosse d'à peine 14 ans dire avec l'accent "pas moyen, ces pogos, ce sont trop des bourrins" et y retourner 30 secondes après, paie ton expérience sociale quoi. Musicalement, c'était
heuh lourd, je ne me souviens d'à peu près rien, mais j'ai secoué la tête. Communion. Voilà. Ensuite, de lourd il y avait aussi
...And You Will Know Us By The Trail Of Dead, texans de bonne réputation. Qu'ils méritent, et largement. Le meilleur concert de la journée. Ils ont sorti le grand jeu. 2 batteries!!! et puis ils étaient vraiment excellents, j'ai pas arrêté de danser/lever le bras en l'air/acquiesser de la tête. Point culminant :
Will You Smile Again For Me, en moins de 10 minutes, la messe était dite. J'étais passionnée. Alors, le plat suivant s'appellait
Animal Collective. Groupe pour lequel je cultivais une petite aversion jusqu'à récemmente encore, mais finalement, l'occasion de les voir se présentant, je me suis dit "
pourquoi pas". Surtout que j'étais entourée de fans qui m'ont presque convaincu du bien-fondé du groupe (+ tous les éloges que j'ai pu lire sur eux; bref je devais tester). Un concert d'1h30 (dont 20 minutes franchement dispensables). Les 3 musiciens évoluent dans un décor réfléchi, une sphère est pendue au milieu de la scène sur laquelle seront projetés des images
heum expérimentales (ça ne s'invente pas). La première heure était hyper interessante, il y avait de la mélodie derrière, de quoi remuer du pied (certaines personnes autour de moi dansaient même). J'ai reconnu
Bluish suivie de
My Girls, les sons intriguent mais ne laissent pas encore perplexes. Ensuite, ça a dérivé.
La traversée du désert a commencé. J'ai bien l'impression qu'ils ont fait un genre de jam session, je ne sais pas, mais un long moment d'errance cérébrale a commencé. Qui m'a plongé dans un repli sur moi-même, j'en étais presque à commencer une introspection. Je me suis assise par terre et j'ai replié mes genous sur moi. Mes épaules remuaient parfois, sans pour autant entraîner le corps. Animal Collective a laissé le public pour mort. Et l'a ensuite réanimé, à coup de gros son. La machine a repris. 5 minutes plus tard, ils sont partis.
J'étais traumatisée, je me suis demandé ce qu'il s'était passé. Je n'ai pas eu de réponses à ces questions alors j'ai arrêté de chercher.
Fuck Buttons a clôt la soirée. J'ai tout d'abord cru qu'ils allaient se contenter de reproduire le cd, sans se fouler, dans l'ordre. QUE NENNI. Enfin, au début de
Sweet Love For Planet Earth, j'y ai cru. Mais ils ont vite transformé le tout en un truc assez énorme, qui produisait des réactions similaires à un set d'electro. Ces 2 artistes sont captivants. Je n'ai pas le bagage pour m'étendre sur leur concert, mais c'était puissant. Fuck Buttons en cd et en live, c'est
le jour et la nuit. Ce qui est d'autant mieux.
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