HEY MAN! NICE SHOES! [...] AND YOU'VE GOT A NICE GIRL TOO. AND THIS ONE COULD BE MINE.

Ghinzu à l'Ancienne Belgique, ce vendredi 28 novembre. J'ai ma place depuis un an. Passée la frustration du report du concert, voici la démotivation et l'angoisse irraisonée que ce soit mauvais.

Là-bas, dans la salle, un stress me prend au ventre. Qui ne se calmera pas jusqu'à leur arrivée. Et parlons-en, de leur arrivée. Les lumières s'éteignent. Et à la Kings Of Leon, un air classique retentit dans la salle. Comme la bande originale d'un film d'action. Ghinzu marque un point. Rentrer sur une telle musique, c'est d'une élégance pas possible. Les voilà qui débarquent, tout le monde bat des pieds et des mains. John Stargasm, le chanteur, se met au clavier, lunettes de soleil, et commence. Ils savent qu'ils seront jugés, qu'ils n'ont pas droit à l'erreur parce qu'ils ont reporté de 9 mois un concert. Je les attends au tournant. Le son se met en place, emplit l'Ancienne Belgique, ça en impose. Mais on les sent pas encore tout à fait à l'aise... Pourtant, ils sont chez eux. Ils le disent. C'est leur endroit plus qu'à n'importe qui d'autre. Une nouvelle chanson est interprêtée, les musiciens sont tous en costard. Et puis, commence une musique de Blow, je ne sais plus laquelle. High Voltage Queen, peut-être. L'excitation monte dans le public, c'est PALPABLE, réellement, on approche le moment fatidique. Celui qui mettra tout le monde d'accord. Et voilà que John annonce Jet Sex. Bon. C'est génial, le crescendo, et puis on la sent arriver, avec ses grosses bottes : Cockpit Inferno. La tension était à son comble, y'a une sorte de câble qui lache, et l'adrénaline est là. La fosse se déchaîne, Ghinzu prend son pied. Les premiers pogos, les premiers slammers, les premiers écarts, le moment qu'on attendait, quoi. On peut maintenant se "détendre"; ils sont à l'aise, plus du tout étriqués, ils peuvent tout donner. Avant c'était le rôdage. Maintenant "les choses sérieuses peuvent commencer". T'imagines le sourire qui se colle sur le visage de tout le monde. La fosse bouillonne, et ce jusqu'à la fin du concert. Je ne me rappelle plus DU TOUT de l'ordre des chansons, ils ont laché leurs nouvelles compos qui donnent vachement bien en live, dès fois ça tournait légèrement électro, y'avait un des musiciens qui bidouillait des sons sur une table. Nos jambes ne sont plus que des ressorts; et voilà Dragster Wave. John commence doucement l'intro au clavier, tout seul. I fall in love with every night. Puis, il recommence. Accompagné de la basse. De la guitare. De ce qui donne de la profondeur à la musique. Arrivé au milieu de la chanson, le calme, mais des gens dans le public crient, et John lache "je dois me concentrer à mort, là". Argh mais pourquoi t'as paaaaarlé pendant Dragster Wave, mec. Tu pouvais pas, enfin bon; c'est pas la fin du monde, on recommence à grimper, à grimper, l'exication monte monte monte et puis explosion. Massive Headbanging, que j'appelle ça, tu sais quand ta tête va d'avant en arrière sans que tu maîtrises vraiment le truc. My hurricane, you turn my blood to gasoline. Je ne vis que pour des moments de ce genre je pense. Tu lèves les bras, et tu tapes dans tes mains à n'en plus pouvoir. Alors après, dans les nouvelles compos je me souviens d'une, où Greg, le guitariste aux longs cheveux blonds entremêlés, chante, avec une voix vachement rauque mais c'est trop beau, d'ailleurs John le fera recommencer après pour le plaisir. Le temps passe et le public est toujours électrisé, Greg saute dans la foule à un moment, je ne vois que le manche de sa guitare qui dépasse des gens. Ensuite, GROS MOMENT TUBESQUE, "voilà on va faire Do..." "YOU READ ME", on répond tous. I was waiting for you for so many nights. Ou comment s'identifier aux paroles. John monte sur son clavier Roland, puis sur l'ampli, où il nous fera son célèbre dandinement canard. Des moments comme ça où le groupe et le public ne se contrôlent plus, j'en voudrais à la pelle, tellement c'est bon. Mine c'était anthologique aussi. Crier "I'm gonna take it from you" puis faire l'épileptique, ramasser un slammer qui s'écrase au sol près de toi. "NICE ROCK". Y'aura tout eu dans ce concert. Même le tournage d'un clip. John se ramène avec un casque, une caméra vissée dessus, et puis il saute dans la fosse, alors là c'est le gros flux vers lui, "la ruée vers l'or", je l'aurais un peu porté, il slamme jusqu'à la table de mixage 20 mètres plus loin et puis revient, si ça c'est pas un truc de ouf. Quand ça finit on ne s'y attend presque pas, après 1h30 de show, on continue à espérer un autre rappel, on tape des pieds et on crie mais ils ne reviendront pas.

Ghinzu casse des briques à l'Ancienne Belgique, voilà. C'est aussi simple que ça.
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