mercredi 5 août 2009

DANCING TO ELECTRO-POP LIKE A ROBOT FROM NINETEEN EIGHTY FOUR

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Je me demandais si ce que je m'apprête à faire est réellement utile, n'a pas déjà perdu de sa force avant même que j'y mette le jour, à cause des répétitions élogieuses auquelles je suis abonnée (du genre hardcore, toi-même tu sais, lecteur passionné). Qu'y puis-je, je suis liée à ce gars, comme si j'avais fait un pacte inviolable, prêté allégeance, mélangé mon sang au sien (bon j'arrête ça devient flippant). Alors, je m'y attèle quand même, à ce rapport. Et puis comme l'année prochaine je pars en terres inconnues, je tiendrai ce blog nettement moins souvent que maintenant; alors, pour l'exercice, voici la review de ma Lokerse Feesten. Parmis les nombreux artistes hypes, sympas, inédits, déjà vus, bref programmés à Lokeren; un seul a retenu mon attention. Peter Doherty. Tu me vois venir de loin évidemment... Mais qu'importe. Pour l'exercice, je te dis.
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Bon. Il doit être 23:00, nous nous faufilons tout près des barrières. La scène est très grande, putassière même, et surplombe la fosse de 2 mètres. Il Grande Pete débarque à l'heure, frais comme un gardon. Lointaine est désormais l'époque où il détruisait un concert, tout démon dehors, un pied déjà dans la tombe. Accompagné de sa guitare (pas virtuose mais joueur très honnête, carressant les cordes de son instrument), il est seul (et encore, le mot est mal choisi, viscéralement, dans mon ventre, Pete n'est jamais seul, il est multiple). Un Union Jack de rigueur est à terre, aussi, dans lequel il se moucherait (information à vérifier). Il ouvre le bal avec For Lovers. Et déjà, il en IMPOSE. Toujours cette même aura. Troisième fois que je me trouve devant le Bonhomme, échappant à toutes mes analyses. Tour à tour angélisé, sanctifié, divinisé... Ici, il brise la distance, installe un climat d'intimité, comme si on était en plein showcase, tous raliés à sa cause. Avant de parler setlist, je te dirai que je classe ses compositions dans 3 groupes : celles qu'il a écrites et sorties sous son propre nom, celles composées dans le cadre Babyshambles et, the last but not least : le répertoire des feu Libertines. Il aura, durant sa prestation d'1h30, cueilli par-ci par là, dans les 3 catégories, nous réjouissant à peu près toutes les 2 secondes et demi, nous tirant les lèvres en un sourire excité ou satisfait. Jamais je n'aurais osé attendre (bizarrement) des chansons Babyshambliennes, comme Lost Art Of Murder, The Delivery, Killamangiro, East Of Eden. Je suis d'autant plus surprise par la setlist, du coup. Je suis aux anges, nous nous serrons la main avec émotion lorsqu'il commence Music When The Lights Go Out, Time For Heroes, et oh; biensur, la merveilleuse Don't Look Back Into The Sun. Pete ramasse sur scène des biens que des fans avertis lui auront lancé plus tôt. Ainsi, il ouvre au hasard une page des Fleurs Du Mal. Il nous en lit un peu. Il est question d'une femme aux cheveux rouges. Il le pose sur un ampli. Boit du vin. Se colle sur le visage un coeur rouge qui traîne sur scène. Transpire. Le coeur rouge tombe et des gouttes pourpres dégoulinent de sa joue. Reprend plus tard le Livre pour en extraire un vers et l'incorporer dans une de ses chansons. Tu vois, c'est ce genre de choses qui me rend toute coi et admirative; le fait que tout peu arriver d'un instant à l'autre. Rien n'est fabriqué, rien n'est prévu. Tout est là. Pas besoin de support. Je note l'abscence de ses 2 ballerines. Je suppose qu'il est fauché et endetté auprès de quelques dealers qui lui auront mis le couteau sous la gorge: preuve, il enchaîne les concerts sans relâche (c'en est effrayant). Ici, il nous demande de profiter pour lui si we have some drugs. Ou de lui donner. Il en fera bon usage (on n'en doute pas). Incorruptible. Salome est magnifique, The Last Of The English Roses, Arcady... Finalement importe peu si il chante un vieux Beg Steal Or Borrow ou un épique Can't Stand Me Now, harmonica de sortie. De toutes façons Pete est magique et je vois dans les yeux de mes camarades le Bien qu'il fait. The Man Who Would Be King. Le public chante les choeurs. Nous sommes unis. Il termine avec Fuck Forever, après 1h20. Cette chanson, j'en garde un cuisant souvenir, Ancienne Belgique, février 2008. Avec les Babyshambles. Ils ont terminé par celle-ci, en larsen. D'une puissance cataclysmique, un ras-de-marée ou un cyclone aurait fait pâle figure à côté de ce moment d'anthologie. J'avais pensé que l'électricité et la violence de la chanson y étaient pour quelque chose, mais... Là, jeudi 5 août, à 00:46, avec une seule guitare acoustique... Et bien c'était au moins tout aussi renversant qu'à l'AB. Va savoir comment c'est possible. Va savoir.
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4 commentaires:

coline a dit…

Unes des plus belles.

Juliet a dit…

"Pete n'est jamais seul, il est multiple".
Ce genre de choses me fait un peu peur, ça a un côté serial killer schizophrène.

L'ennui avec Glastonbury c'est que ça a tendance à être trop tôt dans le mois de juin et donc incompatible avec les études. Mais un jour j'y serai. Déjà le Field Day on réitère l'année prochaine, c'était trop bon. Faudra que tu te ramène !

Fakehorse a dit…

"puissance cataclysmique". Ouais moi aussi j'ai connu ça, mais dans un autre registre. c'était très triste quand même. Faudra que tu ramènes tes fesses sur MSN que je développe un peu plus mon histoire (j'en ai censuré quelques bouts) puisque la dernière fois, c'était pas franchement intime au cyber, entourée de geeks et de 2 autres filles qui louchaient sur mon pc...

coline a dit…

Je l'ai relue.
Vraiment une des plus belles.

bloup. 14.05.08

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